mercredi 3 octobre 2012

Hommage au Cuatralbo

Du campo se dégage souvent une image paradisiaque de sérénité et de paix.
L’accident grâve subi ces jours derniers par le ganadero Adolfo Martin qui a reçu trois coups de corne d’un de ses taureaux, ainsi que les pertes douloureuses de nombreux hommes de campo (plus nombreuses que les morts enregistrées dans le ruedo!) nous rappellent cette vérité à ne jamais oublier : le taureau brave reste un animal sauvage, parfois imprévisible, très susceptible, très réactif, qui impose un respect permanent à toujours garder à l’esprit.

Le Mayoral et son Cuatralbo dans les corrals
Mirandilla a connu des accidents causés par vaches et taureaux, mais heureusement jamais tragiques. Fractures osseuses, coups de corne légers, hématomes, sauts précipités dans les figuiers de barabarie (entre les cornes d’un taureau et les piqûres d’un cactus, le réflexe de survie fait vite le bon choix) … les vachers ne doivent jamais oublier à qui ils ont à faire.
Par contre, nos amis les chevaux de faenas sont très exposés et souvent les premiers touchés. Que cet article rende hommage à ces animaux discrets et braves, qui sans jamais se plaindre, réalisent très souvent le quite salvateur et payent de leur intégrité physique, voire de leur vie, ce dévouement indélibile au cavalier qui les monte.

Cuatralbo (quatre balzanes, qui sont les tâches blanches au pied) est un cheval hongre (jaca) hispano-arabe de vingt ans qui fait partie des montures incontournables de l’univers équestre de Mirandilla. Générosité, classe, cœur, intelligence, vélocité et agilité le caractérisent.
Lors d’un tri de sevrage dans les corrals, l’équidé (non monté à ce moment-là) a subi les foudres de la vieille vache nº 891, qui n’assumait visiblement pas qu’on lui subtilise son rejeton.
La cornada ne dura qu’une seconde. La vache qui connaissait la musique leva la tête et visa le haut de la cuisse. La blessure, dans un premier temps, ne parut pas sérieuse. Le mayoral pensa même que ce n’était que le cuir qui était entaillé.

Mais le vétérinaire qui ausculta la plaie découvrit trois trajectoires, dont la plus profonde de vingt-cinq centimètres touchait le conduit urinaire. Quels dégâts peut causer un coup de corne en un instant! Marta la vétérinaire fut claire. La blessure était très grâve. L’infection bactérienne causée par la corne était considérable. Les quarante-huit heures à venir décideraient de la vie de Cuatralbo.

Le Cuatralbo juste après la cornada

Grâce aux excellentes interventions chirurgicales de l’équipe vétérinaire, aux antibiotiques puissants, aux soins assidus des plaies, à la résistance physique et mentale du cheval, ainsi qu’au facteur chance à ne jamais négliger, Cuatralbo s’en est finalement sorti. Même la cicatrice est restée des plus discrètes.

Après deux mois de convalescence, le mayoral monte à nouveau Cuatralbo, comme si de rien n'était, avec la même générosité, en vrai brave qu'il est!

Le Cuatralbo guéri, cicatrice discrète

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