mardi 28 mai 2013

Sebastian Castillo

Lors du tentadero d'hier, Sebastian Castillo, novillero du Venezuela, fut l'un des nombreux maletillas a "sortir" après les toreros invités.
Ce garçon est un cas à part. Il parcourt des centaines de kilomètres, en auto-stop, de finca en finca à la recherche de l'opportunité, pour assouvir son besoin de toréer. Saveur romantique de la "tapia".

Sebastian Castillo à Mirandilla hier
Le matin chez Miura, l'après-midi chez Gabriel Rojas. Un jour chez Cuadri ... pour rien (fausse info!) un autre chez Dolores Aguirre, Sebastian fait du campo tous les jours. Seul un coup de corne chez Prieto de la Cal l'a contraint à s'arrêter dix jours. 

Malin et rusé, il se débrouille toujours pour avoir la bonne info et se trouver au bon endroit au bon moment.

Une véritable leçon d'afición. On est loin, très loin des fils à papa protégés, aux costumes de campo rutilants qui se permettent de refuser de sortir si la vache ne donne pas toutes les garanties de sécurité.

Bonne bouille d'Indien, yeux pétillants, casquette rivée sur la tête, chemise nouée, pantalons attachés très hauts, attitude altière, fier de vivre ce rêve, il respire le toreo par toutes les pores de son corps menu. L'image du maletilla au baluchon est bien celle de Sebastian!

Et ce n'est pas un taureau retors de six ans lors d'une capea incertaine, sur une place de village perdu de Castille qui va l'empêcher d'enchaîner les muletazos.

Qui sera le premier empresario espagnol ou français, à donner une opportunité plus que méritée à ce symbole de la passion taurine?

Afición, la vraie ...


lundi 27 mai 2013

Manuel Escribano en tienta

Tentadero intéressant aujourd'hui à Mirandilla, avec trois génisses pour Manuel Escribano et Miguel León.

Escribano était accompagné de son co-mentor Stéphane Meca qui était venu voir les novillos de Rieumes avec les organisateurs de la course.

Bon niveau de tentadero avec deux bonnes vaches et une troisième excellente que le mayoral a décidé de garder pour la reproduction. Fille de l'étalon Saleroso et de la vache Escamada, elle a été baptisée Extrañada.

Quand aux toreros, Manuel Escribano a démontré le grand moment de forme qu'il traverse actuellement et a largement contribué à faire garder la vache. Bonne préparation pour Miguel León qui fera sa présentation en novillade piquée le 1 juin prochain à la Maestranza de Séville.

La marquesa de Albaserrada, Fabrice Torrito, Stéphane Meca, Manuel Escribano, Miguel León, Manolo Campauzano.

lundi 20 mai 2013

Sur un olivier perché

Javi attend le passage du taureau























IDEAL le toro nº 43 a reçu un coup de corne d’un de ses frères lors d’une lutte de pouvoir comme il y en a tant au campo.
Situé au niveau du ventre, cette blessure en plaît guère au mayoral qui avertit le vétérinaire. Ce dernier observe l’animal aux jumelles et ne juge pas la cornada grave au point de devoir l’opérer. Il s’en est fallu de quelques centimètres.

Par contre, l’inflammation est importante et il me demande de traiter le taureau avec antiinflamatoire et antibiotique. Il me signe une ordonnace avec des soins pour 5 jours.
Le premier jour, par surprise, du haut de la remorque, nous réussissons à piquer le taureau à l’aide d’une longue garrocha terminée par une seringue retractable.

Javi vient de piquer IDEAL
Le lendemain, il ne se laisse plus approcher par le tracteur. Nous parvenons néanmoins à le piquer depuis la vitre du 4x4.

A partir du troisième jour, l’animal craintif et averti ne se laisse plus aborder ni par le tracteur ni par le 4x4. Il faut pourtant continuer la cure.

La solution que nous decidons d’appliquer nous est conseillée par un vieux vacher retraité.
JAVI se perche sur un olivier avec la garrocha et attend patiemment, en silence, que le taureau veuille bien passer sous l’arbre pour l’aiguillonner avec précision. La connaissance du mayoral des habitudes de déplacement de chaque animal lorsqu’il va boire ou manger est fondamentale pour choisir la bonne planque.

La même pratique se réalisera trois jours de suite. Seule condition, changer à chaque fois d’arbre trompeur!

mercredi 8 mai 2013

Les yeux dans le noir


Quel réalisateur peut se vanter d'avoir créé trois films sur la tauromachie en France? Peu, vous en conviendrez. En fait, le seul doit bien être Jacques-Alain Raynaud qui m'a fait l'honneur de sa visite à Mirandilla il y a quelques jours.

Jacques-Alain Raynaud et fabrice Torrito
Né dans le Tarn, grand reporter, journaliste, réalisateur de films et producteur, son œuvre très variée s'articule autour de sujets d'investigation politique (les Kurdes, le Sikkim, le Liban, le Bengla-Desh, le Dalai Lama, ...), sociale (métiers d'homme, la violence et la Passion, le geste et la clameur, ...) et sportive (Roland-Garros, 100 ans de finale, Bouclier de Brennus, ...)



Sa création tauromachique repose sur une trilogie.
En 1981, il filme en 35 m/m "Des gestes, du sable et du sang", qui conte l'histoire des deux frères Alain et Christian Montcouquiol, Nimeño I et Nimeño II. Ce documentaire obtient le 7 d'or, le Label de Qualité CNC et le sélection aux Oscars! Celle laisse rêveur! Impensable évidemment aujourd'hui...

Ce sera ensuite "Les yeux dans le noir" en 2006, qui nous fait vivre une Féria française (Béziers) de l'intérieur. 

Enfin, il clôture cette trilogie en 2008, avec "Du rouge dans le noir" qu'il qualifie comme la grande histoire de la tauromachie française, depuis ses balbutiements avec Felix Robert, à l'éclosion de Nimeño II et à l'avénement de Sebastien Castella.

Approcher le mystère des taureaux d'Albaserrada pendant une matinée lui a fait avouer que s'il devait se pencher à nouveau sur la Tauromachie, cinématographiquement parlant, cela ne pourrait être que sous l'angle du TORO!

Affiche de son second film
Site de la Société de Production de Jacques-Alain Raynaud : www.scope2.fr

jeudi 2 mai 2013

Leçon de flore

Contrairement à ce que j'ai l'habitude d'annoncer depuis des années lorsque le visiteur me demande quelle est cette superbe fleur bleue/mauve qui envahit les champs de Mirandilla les saisons de pluies importantes et qui sied si bien à l'image du taureau brave, et bien non, ce n'est pas de la bourrache! Voir par exemple : lescarnetsdumayoral.blogspot.com.es/2013/04/limage-depinal.html
Mea culpa. Je vous dois un rectificatif.
Deux añojos dans la vipérine
Cette plante est en fait la VIPÉRINE COMMUNE (ECHIUM VULGARE). Elle appartient, comme la bourrache, à la famille des boraginacées.


Elle apprécie les sols maigres, peu profonds, caillouteux, à tendance calcaire (elle se sent donc parfaitement bien à Mirandilla)

L'attirance des abeilles pour cette plante est exceptionnelle. Un hectare de vipérine fournit 350 kilos de miel.

La vipérine et les utreros

Elle doit son nom au fait que contenant un alcoloïde paralysant comme le curare (l'échiine), elle soigne les morsures de vipère.

En pharmacie, on l'utilise en infusion pour calmer la toux.


Photos de Jean-Michel Laszkewycs