mardi 11 juin 2013

La chute du leader


Bigotero le nº 31 était le dominant du groupe. Ce taureau régnait largement sur le troupeau des quatre ans. Ses frères semblaient accepter cette supériorité. Ils se laissaient imposer la loi du plus fort, la loi de Bigotero.

Et puis cette nuit-là, tout a basculé. Pourquoi cette nuit-là et pas une autre? Seuls les taureaux le savent, et encore, pas si sûr!
Sur l’ordre de qui la rébellion s’est déclenchée? Comment les fauves se sont-ils mis d’accord pour accomplir leur méfait? Mystère de la nature sauvage.

Au matin, lorsque le mayoral n’a vu que huit taureaux s’approcher des mangeoires, il s’est inquiété. Mais lorsqu’il a remarqué que tous les taureaux avaient les cornes couvertes de sang, il a compris que le pire était survenu.

En effet, le taureau gisait en bas de l’enclos, dans un recoin, la moitié du corps enfoncé dans la haie de figuiers de barbarie, sans vie. Son sort s’était scellé, la vengeance s’était accomplie, le chef s’était fait renverser, dans la plus pure et terrible tradition de la loi de la sélection naturelle.

Bigotero criblé de coups de cornes assasins
Vu l’état de son corps, les impressionnates plaies de coups de cornes, la révolution avait été horrible. Un véritable acharnement.

Perte sèche. Cinq années de dur labeur parties en fumée. Un animal qui était sur le point de se vendre et de montrer sa bravoure au combat de l’arène. Ses frères en ont décidé autrement. Le mayoral se résigne. Il ne peut rien contre la nature. 




Et que personne ne lui reparle des abominables protections sur les cornes pour éviter les pertes. Cela l’irrite plus que tout …

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