mercredi 30 décembre 2015

Les vœux d'Helvético


Helvético nº 7, né en novembre 2011, vous souhaite depuis la Finca Mirandilla ses meilleurs vœux de bonheur.

Il attend avec impatience de pouvoir montrer sa bravoure en défendant l'élevage du Marquis d'Albaserrada dans une arène française ou espagnole en 2016.




dimanche 20 décembre 2015

Deux fauves pour 2020!


Journées intenses de "saneamiento" à Mirandilla. Manipulation de bétail, stress pour les animaux et les vachers. Contrôles sanitaires exigeants pour les bêtes et le Mayoral.

Le pire, les vaches sont en pleine période de mise-bas et ce chaos anormal les perturbe. Alors qu'elles ont besoin de se cacher pour vêler dans le calme, ce grand chambardement en corrals étroits les déprime.

Quelle tristesse de voir une vache-mère donner la vie à la vue de tous, sans pouvoir s'isoler. Voyeurisme indécent!

Et ces veaux qui connaisent les premiers moments de leur existence dans ces conditions indignes de réclusion, alors qu'ils méritent la liberté inhérente à leur race privilégiée d'animal sauvage.

Objectif double pour le mayoral. que le bétail soit jugé "limpio" par le vétérinaire et ainsi obtenir la fameuse carte verte et que cette épreuve s'écourte au maximum. Vivement l'espace immense du campo ...

Cette photo illustre ce désarroi. Deux veaux de seulement 24 heures, totalement bouleversés par ce tintamarre, ont trouvé refuge derrière un burladero de la "Cerca de los Franceses". 

Solidarité animale. On se réchauffe et protège comme on peu. Et dire que ces deux "fauves" seront des taureaux de combat qui défendront chèrement leur peau dans l'arène en 2020!

mercredi 16 décembre 2015

"A Fabrice". Texte de Michel Cece.


Moment très fort d'émotion lors des dernières Journées de Torrito Afición, à l'Esparragal lorsque Michel Cece lit à Fabrice le magnifique texte qu'il lui avait écrit, véritable ode au campo. Le voici, dans toute sa force poétique!


A  FABRICE

Parlons taureaux mes amis, de quoi pourrions-nous parler d'autres ?

A moins que pour une fois, vous m'autorisiez à tourner autour, non pas à tourner le dos comme des aficionados mécontents pourraient le faire à Pampelune, mais à tenter de dire autrement, ce que, humblement, avec cet air de rien qui caractérise le lieu, nous trouvons ici, point à la ligne.

Ligne justement sera ma digression. Parce qu'à l'humilité qu'oblige le travail quotidien au campo, il faut une ligne. Ligne, comme une lumière qui nous guide, cette ligne si loin là-bas, tant éloignée de nous qu'on pourrait la confondre à l'horizon, ce bout de nos yeux que l'on ne peut jamais atteindre, et qui pourtant nous fait avancer ; ligne, que l'on aperçoit parfois que très vaguement sous les brumes matinales, si l'on n'a pas quelqu'un qui nous apprenne à voir, qui nous aide à nous soulever, à nous hisser, à prendre cette hauteur nécessaire pour apercevoir demain.

Ligne de là-bas, ligne de par ici, chacune à poser, les bonnes années, l'herbe de la prairie sous nos pas. Les phrases se posent comme elles peuvent sous les pluies de l'automne. Fabrice dit : «  Quel bonheur quand la poussière se transforme en boue...la terre respire....les taureaux s'épanouissent...Nettoyés par l'eau du ciel, leurs peaux paraissent comme lustrées. »

Nous prenons les longs chemins du campo. Il n'y a que lui qui sait où nous allons, bien qu'il nous dise : « tu sais, si j'avais des certitudes...je n'ai pour moi que cette ligne qui me guide, ce là-bas qui est à atteindre, et pour y voir, au-delà de ce que mes yeux aperçoivent, au campo, aux tientas, aux comportements dans l'arène, il y a la lumière de la lignée, et puis, pour ce qui est de l'invisible, la présence de José Luis, et toujours, au visible journalier, la présence quotidienne de Maruchi, de l'équipe, et des miens. »

Tenant cet instant présent, ces instants d'ici maintes fois répétés, j'aperçois sur Mirandilla, l'ocre rouge du ciel, une déchirure entre eucalyptus et petits chênes. Tout se dit entre arbres et ciel, la peur des blessures, un vol de palombes, l'espoir qui monte de la terre, et la présence rassurante des bêtes, leur force paisible, leur inquiétante et indispensable sauvagerie parfois. Le campo a ses vérités, jamais de certitudes.
Le passé apprend et le lointain guide.

Lignes, comme les pluies qui tombent drues disent  dans les ornières boueuses, les traces des sabots, l'espoir de l'herbe.
Lignes, comme la brume descend du ciel jusqu'à envelopper les buissons, et s'évapore enfin pour devenir le soleil.
Lignes, puisque c'est avec la mémoire et les carnets du passé que Fabrice observe les jours à venir, la présence du lointain dans le nouveau creuset de ce que le présent et l'espoir peuvent autoriser à dire.
Et la plus grande dette du Mayoral. Ce mot, parce que chaque éleveur sait qu'il faudra bien un jour, restituer dans l'arène ce que le campo lui donne. Il n'est jamais trop tard pour découvrir ce qui nous est inconnu. La vie sert à apprendre. Et la mort du toro brave aussi.
Il est si facile à se mettre à mal rêver quand l'horizon est trop loin.
Et c'est peut-être cela aussi que le campo nous apprend dans son labeur quotidien. Demain n'est pas après-demain.Le temps passe si vite et si lentement à la fois. Au campo comme ailleurs. Nos yeux doivent se faire au lointain sans jamais oublier où nous sommes.

On ne comprend pas toujours, pas tout de suite pour le moins, pourquoi un lieu nous retient pour le reste de notre vie. Peut-être, que plus que nous-même, plus que nos mots, nos lieux nous disent.
Pour ma part, je suis du campo, de ces pays de taureau, et si l'arène a son indispensable vérité, le bonheur, je le puise essentiellement ici. Sur la terre qui dit la lenteur de ce qui est à construire.
Le « temple » du mayoral. Un bruissement. Un murmure.

Pour tout cela, pour cette foi, pour ce partage, Fabrice merci.

Pour écouter Michel Cece nous parler de son dernier ouvrage où il est ausi question de carnets ..., cliquez :

http://www.dailymotion.com/video/x1dpz6h_les-carnets-de-guerre-d-alfred-benezech-1914-1918-de-michel-cece_news

samedi 12 décembre 2015

Sélection et hasard


Le dimanche 6 décembre, à Dólar, près de Guadix dans la province de Grenade, s'est lidié le dernier "macho" de Mirandilla de la temporada. De nom Dictador, il a été à l'image de la saison 2015 pour Albaserrada : excellent.

Réception au capote
Bien entendu, il faut relativiser car il ne s'agissait que d'un festival non piqué dans une arène de fortune (voir l'état des bois de talanquera et burladeros ...) sur la place du village, néanmoins le mayoral ne peut être que satisfait.

Dictador humilliant corne droite
Il a été brave, noble, encasté et d'une grande humiliation et transmission. Un très grand novillo. Il fut le meilleur du festival. Juan José Rueda "El Ruso", matador d'alternative mais subalterne depuis une décade, en a profité autant que lui permettait sa technique rudimentaire : deux oreilles et la queue pour une sortie en triomphe dans son village natal.

Dictador le muffle au ras
du sol corne gauche

Pour la petite histoire, ce Dictador était le fils de Hortezuelo le nº 15 du millésime 2011, un eral combattu à Rieumes en 2013 par Tibo García qui se présentait en non piquée ce jour-là et coupa sa première oreille dans la catégorie. 

El Ruso "a hombros" dans son village
Hortezuelo n'était pas destiné à être semental mais une escapade coquine de quelques jours au milieu d'un groupe de vaches de Mirandilla lui a permis de transmettre son patrimoine génétique. 

Cet assemblage non voulu a parfaitement fonctionné! Cela prouve encore une fois que tout n'est pas mathématique en matière de sélection et que le hasard a encore son mot à dire ... et c'est tant mieux!

Les photos sont de Jean-Luc Cledat, le photographe français, présent ce jour-là au fin fond de l'Andalousie pour ce festival.

jeudi 10 décembre 2015

Diaporama des Journées Torrito Afición 2015


Diaporama des Journées Torrito Afición 2015. Les photos sont de Maguelone Gourgeon, Arlette Chavanieu, Sofia Gabourdés et Ghislain Durand.


https://www.youtube.com/watch?v=QUPYhGSwBaI

lundi 7 décembre 2015

Photos Herradero


Reportage photos de Philippe Latour sur l'herradero 2015 de Mirandilla.
Consultez son site sur Facebook, La Montera qui pleure :

https://www.facebook.com/LamonteraQuipleure



Pour visionner les photos, cliquez sur le lien :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.899922143376900.1073742003.100000773691259&type=3

vendredi 4 décembre 2015

Photos des Journées Torrito Afición


Résumé en images des moments forts des Journées 2015 de Torrito Afición à Gerena :
(Photos de Ortuno, Chavanieu, Gourgeon, Latour, Durand, ...)

Le séjour débute par le traditionnel
 match de foot entre Beaucaire et Gerena.
Honorable défaite des nôtres 3-4

Typique atmosphère
d'herradero

La nouveauté 2015 :
le "montón"

Messe dans les jardins 
du cortijo

Azulejo hommage
à José-Luís de Samaniego

La nouvelle remorque XXL

Identification d'une velle
de 3 jours d'existence
Diurno, nº 48, pour
Aignan
Manuel Diáz Gómez
devant Desdichado,
semental de 6 ans et demi

Azulejo familial

Le Patio de l'Esparragal

Les beaucairois et le trophée
offert à la famille Torrito

lundi 30 novembre 2015

JOURNÉES TORRITO AFICIÓN 2015


FINCA MIRANDILLA/GERENA

Azulejo du Marquis dans le
patio de Mirandilla

Vendredi 13 novembre 
Assemblée générale

Comment rendre compte d'un séjour idyllique en Andalousie, alors que le soir même de notre AG, en plein apéritif joyeux et amical, les plus jeunes d'entre nous ont été alertés par leurs téléphones du drame qui venait de se dérouler à Paris ?
Inutile de décrire l'ambiance qui a suivi ces annonces de plus en plus effarantes, et la fin de soirée sinon écourtée, tout au moins terriblement alourdie.
Mais foin d'un moral minoré à cause d'assassins jobastres, et sans oublier leurs victimes, mais bien pour leur rendre hommage, continuons de vivre. De bien vivre, avec les valeurs et les plaisirs qui sont les nôtres.

C'est donc par une journée superbement ensoleillée que s'est déroulée la traditionnelle journée de marquage des bêtes nées dans notre élevage de prédilection : la ganaderia Albaserrada. 50 bêtes, dont 30 mâles qui ne se sont pas laissé faire, ont donné de la tête, et bien du spectacle. Cette année, l'équipe des français a trouvé un nouvel amusement : s'agglutiner sur le chemin de sortie de la bête. Grand succès et franche rigolade garantie ! Qu'il pleuve ou pas, ils finissent tous dans le même état poussiéreux, vêtements déchirés, plus ou moins marqués de bleu et de rouge suivant qu'ils ont essuyé un coup de sabot ou un coup de corne. Et tout le monde prend l'apéritif hilare et heureux d'avoir "touché du toro".

Puis vient le moment de la capea, appelée chiffonnade par certains, elle aussi très animée. Il faut dire que la personnalité des participants qui s'essaie au toreo y est pour beaucoup. Citons pour mémoire un Kamel de Beaucaire désopilant, mais également de beaux gestes des uns et des autres, inspirés par la présence de jeunes apprentis toreros locaux.

C'est fatigués, mais satisfaits, que les participants à la journée ont pu savourer le traditionnel Cocido (pot au feu aux pois chiches). Indescriptible : le goût, le lieu, le moment...

On dira ce qu'on veut, nais discuter l'estomac plein favorise les échanges sereins. D'où une assemblée générale toute de douceur et de communion.

Devant 80 personnes, le quorum largement atteint, la réunion a pu commencer par le rapport financier, malgré l'absence bien perturbante de notre trésorier et de notre secrétaire. Il reste en caisse 3.500 euros de l'exercice écoulé pour lequel 51 cartes avaient été attribuées. Soit une différence négative de 40 avec l'année précédente. Pourquoi?  Plusieurs facteurs entrent en jeu, mais certainement pour partie à cause d'un manque d'efficacité de notre part. Le bureau, dont les membres sont géographiquement éloignés, se réunit assez peu. Postulat posé dès le départ, puisque notre association n'a pas pour but des animations régulières, mais bien simplement le soutien à Fabrice Torrito. Les actions sont donc décidées en fonction des besoins.  Des problèmes personnels ont également perturbé l'investissement de certains d'entre nous, ce qui pousse l'AG 2015 a demander l'aide de ceux qui voudraient bien rejoindre le bureau et proposer leur énergie. Il est encore temps de poser candidature !
Enfin, décidés à n'être pas formels, nous demandons à ceux qui se plaignent de ne pas recevoir plus d'informations, de se tenir eux-mêmes informés grâce à l'informatique, et au blog Les carnets du Mayoral. Depuis sa création en 2010, 475 articles y ont été publiés et 350.000 visite reçues.

En ce qui concerne le rapport moral, le Président, Anthony Crouzet a fait le point sur l'année écoulée. L'association se porte bien, et malgré les incertitudes qui planent sur l'avenir de la ganaderia, le seul mot d'ordre est de continuer sur le chemin que nous nous sommes donnés afin d'aider Fabrice à avancer. Celui-ci est intervenu pour dire sa satisfaction sur une temporada qui s'est mieux terminée qu'elle n'avait commencée. Avec 40 bêtes ayant "franchi le portail" sur 400, le rapport est bon. Le fait d'avoir refusé la pratique de l'afeitado a fait fuir certains, et en a intéressé d'autres. Toujours cette dualité qui fait que l'éleveur apprécie plus particulièrement un toro qui, lui, est déprécié par les toreros et surtout leur entourage. Les organisateurs, eux, ne voient que par l'attribution d'oreilles, par leur intérêt financier au prix de pratiques frauduleuses comme cela a été le cas pour les toros vendus pour une corrida et prêts à être utilisés à d'autres fins moins glorieuses. Fort heureusement, une volonté juridique sans faille, et l'aide financière de l'association ont eu raison de ce vol manifeste.

Le mayoral a fait le point sur les bêtes sorties en 2015. Le bilan est encourageant. D'abord en  quantité. Avec 40 mâles lidiés, cette temporada est la plus complète depuis très longtemps. En qualité, la principale satisfaction est la mobilité et la toréabilité acquises. Les animaux totalement arrêtés des dernières saisons n'est plus qu'un lointain souvenir. De nombreuses oreilles coupées, de nombreux taureaux ovationnés, même s'il faut relativiser vu le niveau des arènes (3º catégorie ou portatives). Des matadors comme Victor Janeiro ou Canales Rivera qui n'avaient jamais affronté des Albaserrada ont pris du plaisir à le faire. Fierté du mayoral d'avoir vu le maestro El Fundi lidier deux de ses taureaux et de le faire "a gusto". Point important aussi les 5 erales lidiés, premiers fils du raffraîchissement Tulio. Résultat : 1 mauvais, 3 bons et un exceptionnel. Hortelano, le nº22 s'est en effet avéré très encasté à Vergèze en tienta. Novillo de très grande transmission dont la présence a rempli le ruedo du Rhôny. Piqué avec une petite pique qui l'avait très peu fait saigner, Fabrice a voulu le revoir à Mirandilla avec une vrai pique de novillo (voir commentaires de la journée suivante). Notre Mayoral conclut en expliquant la difficulté philosofique lorsque tu sélectionnes dans un élevage de prendre en compte les intêrets de toutes les parties. Il est très compliqué, pour ne pas dire impossible de satisfaire public, torero, empresa et ganadero à la fois! Une seul certitude, la rechercher de la CASTE.

Pour la temporada 2016, deux corridas sont déjà prêtes. Quel chemin depuis Saint Gilles en 2012 avec la première novillade non piquée! En matière de novilladas, sur 2 lots aptes à des novilladas piquées, un seul "tient la route". En non piqué 2 ou 3 attendent l'intérêt des organisateurs. Pour beaucoup dans le sud-ouest de la France, ce pays dont l'Aficion fait encore rempart au déclin inexorable de la corrida, notamment en Espagne. Une note très pessimiste qui agglomère marasme économique et politique, lesquels ne sont guère propices au développement de la corrida, dont la jeunesse se désintéresse de plus en plus.

Christophe André a abordé le problème de l'avenir de la ganaderia, par rapport au décès de celui qui fut un éleveur soucieux d'authenticité et de toros encastés. A moyen terme, de sérieux doutes planent quant à la possibilité de continuer l'aventure engagée avec le neveu de la famille, futur héritier. Il a souligné la force du tandem Maruchi/Fabrice et l'attente de l'avenir dans la sérénité. Les solutions alternatives doivent être trouvées, Fabrice y réfléchit, mais il reste encore suffisamment de temps pour les chercher. Un seul but : garantir le toro que nous aimons, dans les meilleures conditions, dans la continuation de l'Aficion que nous défendons.
Des rapports adoptés à l'unanimité, avant un merci plein d'émotion flûté par Maruchi, au bord des larmes.

Samedi 14 novembre 
Journée détente

Le samedi andalou des participants aux journées de Torrito Aficion a été empreint d'émotion. Et pour cause, après les nouvelles toujours plus terrifiantes venues de Paris, une cérémonie religieuse officiée par un jeune prêtre, neveu du défunt Marquis, dans les jardins du cortijo célébrait la mémoire de José-Luís de Samaniego y Queralt, Marquis de Taracena. Un moment intense et très émouvant, où les français ont participé en chantant le refrain de la "sevillana del Adiós" (magnifiquement interprété à capella par Isabel ... heureusement !). En revanche, l'interprétation à plein gosier de la Coup Santo (où "catalans" a été remplacé par "andalous") fut plus assurée. Un beau moment, parachevé par l'inauguration d'un grand azulejo dans le patio de Mirandilla, représentant le Marquis à cheval, magnifiquement coiffé de son sombrero "cordobés". Par la dégustation également d'une profusion de churros trempés dans le chocolat espagnol caractéristique, épais et point trop lacté, offert par notre hôtesse toujours aussi charmante, ainsi que les traditionnelles "migas" cuisinées par le Papa Blanco (le père des Campuzano) et l’incontournable Gregorio.

Dans la nouvelle remorque géante, tous les participants ont pu visiter les différents parcs à vaches et taureaux et savourer l'exubérante dehesa de Mirandilla, qui commence à verdir. Belle expérience d'attraper une velle âgée de quelques jours afin de l'identifier, aidé par l'efficace serbacanne du Mayoral et les cavaliers vachers. Cette jeune vache bouclée du muméro "9890" fille de la vache nº 652 Felona est à suivre ... Rendez-vous pour la marquer en novembre 2016!

Vues ensuite les deux novillades pour la saison prochaine avec l'intérêt évident des premiers Tulio de 3 ans! Enfin, Fabrice annonça en exclusivité que le lot de taureaux que nous étions en train d'admirer serait lidié le dimanche de Pâques, 27 mars, à Aignan dans le Gers. Cela sera le retour des Albaserrada en corrida dans le sud-ouest, 15 ans aprés la dernière sortie à Vic-Fezensac. Enfin la visite se termine par la corrida spectaculaire que notre Mayoral a préparée pour 2016. Ce sont sept taureaux extraordinaires de présence, aux cornes merveilleuses. Tout le monde est resté ébahi par tant de majestueuse splendeur! Quelle arène sera l'heureuse élue et osera présenter cette corrida hors du commun?

Le tentadero concocté par Fabrice était composé de le retienta du novillo de Vergèze, de la tienta d'une génisse et de la lidia d'un semental de 6 ans et demi qui avait été sélectionné sur sa lignée et son morphotype.

Le novillo de Tulio a encore montré une grande mansedumbre encasté en s'"allumant" littéralement lorsqu'il reçut une forte première pique. Le reste du tercio de piques fut spectaculaire. Ce taureau couvrira certainement des vaches de Mirandilla cet hiver, en tenant en compte de sa pauvreté de cornes. Un coup de chapeau a Manuel Reyes le banderillero de la casa qui a parfaitement lidié ce taureau très encasté et déjà toréé!
Le reste du tentadero sera réalisé par Manuel Diaz Gomez, un jeune matador portuguais, cornaqué par Tomás Campuzano, qui a montré de réelles dispositions de lidiador, tout en sobriété et efficacité.

Le génisse est sorti noble mais quelque peu fade. Quand à Desdichado le semental, il a confirmé ce qu'imaginait le Mayoral vue sa lignée. Le taureau a montré une grande noblesse non dénuée de bravoure au cheval en deux piques poussés. Très agréable pour le torero, le Mayoral sait que ce n'est pas complétement satisfaisant et qu'il faut y ajouter plus de caste.

Fabrice va maintenant attendre les descendants de ce taureau dans un an (ses premières filles) pour se faire une idée plus globale de la valeur de ce semental. 
Qu'il est compliqué et long de vérifier les résultats de sélections et d'assemblages! 

Ensuite, 4 nouveaux azulejos furent posés par leurs propriétaires. A ce jour, ce sont 65 plaquent qui ornent la Cerca de los Franceses. Quelle belle initiative!

La fin de la journée fut un moment de grâce. Quelle chance d'avoir pu découvrir à un galop de Mirandilla, le cortijo de l'Esparragal. Au passage, le rafiné apéritif dinatoîre pris dans le patio de ce bâtiment datant du 17º siècle fut financièrement allégé grâce à la participation de l'association pour ses adhérents. Cet hôtel-résidence-musée...qui abrita la ganaderia de Juan Vazquez au début du 20º siècle, est riche de tableaux, de sculptures, de livres et de magazines qui laissent pantois et admiratifs. Beau moment d’émotion avec un texte plein de force poétique écrit et "tonitrué" par Michel Cece en l’honneur de notre Mayoral parvenant difficilement à contenir ses larmes.

Alors à tous nos amis actuels, à tous ceux qui vont nous rejoindre, sachez que Torrito Aficion continue, nous vous donnons rendez vous l'année prochaine, même époque, même pays, même terre.

Arlette Chavanieu/Fabrice Torrito.

vendredi 27 novembre 2015

Tentadero à Mirandilla avec Morenito de Maracay



Ce matin, ce fut un honneur de recevoir à Mirandilla José Nelo, matador plus connu comme "Morenito de Maracay".

Face à deux vaches importantes, le maestro vénézuelien, a montré ses recours techniques et sa domination de la lidia. Et quel bonheur de pouvoir déguster cette saveur ancienne, ce goût que transmet la maturité, cette sobriété dans la grâce.

Belle attitude de Morenito de Maracay
face à une première génisse qui met bien
la tête et se livre dans la charge
(la queue tendue vers le haut, signe de bravoure)

Pour moi, ce sont mes lointaines années de jeune aficionado qui me sont revenues à l'esprit. Ces cartels de banderilleros avec Mendes, Nimeño, Esplá, ... qui accompagnaient le maestro de Maracay
Et combien de fois aurais-je mimé sa célèbre pose au quiebro à ... véhicules, copains ou animaux de compagnie!

La seconde vache, très complète.
On sent la tension de l'animal
dans sa charge

Nombreuses les corridas d'Albaserrada qu'il a toréées à Vic, Pampelune ou Madrid.
35 ans après son succès de deux oreilles à Pampelune (14 juillet 1980 avec Joaquin Bernadó et Paco Alcalde, prix à la meilleure corrida du cycle) Morenito de Maracay était heureux d'enfin venir tienter à Mirandilla.

Tout le plaisir a été pour nous Maestro!

mercredi 25 novembre 2015

Dernier novillo d'Albaserrada pour 2015



La saison 2015 va se terminer très tard pour l'élevage du Marquis d'Albaserrada

En effet, le dimanche 6 décembre, l'eral nº 38, Dictador sera combattu dans les arènes de Dólar, village situé à 80 kilomètres de Grenade, lors d'un festival sans picadors.

Au cartel, le novillero José Cabrera, déjà à l'affiche lors de la novillade de Jerez del Marquesado du mois de septembre et le matador d'alternative aujourd'hui subalterne Juan José Rueda "El Ruso".

mercredi 18 novembre 2015

Marqués de Albaserrada, reencuentro con los "Pedrajas"



En el nº 72 de la revista oficial de la plaza de toros de Las Ventas, TAURODELTA, artículo de Joaquín López del Ramo, sobre la ganadería del Marqués de ALBASERRADA, desde sus orígenes hasta la actualidad.






Si desea ver la revista completa, dar al link siguiente (reportaje Albaserrada páginas 18-21):

http://issuu.com/bienvenidoplazaventas/docs/taurodelta_72_baja?e=5347548/30986730

lundi 16 novembre 2015

Corrida des Albaserrada à Aignan


Les arènes André-Ladouès
d'Aignan dans le Gers

Pour sa traditionnelle corrida de Pâques, les arènes d'Aignan ont décidé de programmer une course de Marquis d'Albaserrada pour 2016.

Le 27 mars, les pupilles de Mirandilla fouleront donc à nouveau le sable d'une place du sud-ouest pour une corrida, 15 ans après la dernière sortie à Vic.

mardi 10 novembre 2015

L'angle du corral remonté


S'il y a une chose que Serge Genest ne supporte pas, c'est bien de voir des murs de corrals écroulés à Mirandilla!

L'angle du corral écroulé
Chose promise, chose due, cet angle du grand corral a été remonté. Pour cela, il a monté une équipe de choc composée de quatre compagnons d'infortune à qui il a imposé un rythme frénétique pour terminer la tâche en seulement trois jours.

Michel, Johanna, Martine,
Serge et Marie-Claire
Un grand coup de montera à Martine, Marie-Claire, Johanna, Michel et Serge. Encore la preuve d'une générosité hors du commun et d'une passion pour Mirandilla à toute épreuve.

De la part de Maruchi et Fabrice, reconnaissance infinie ...

L'œuvre terminée!

samedi 31 octobre 2015

Programme des Journées Torrito Afición à Mirandilla


Les traditionnelles Journées Torrito Afición auront lieu cette année à la Finca Mirandilla du 12 au 14 novembre. Chaque automne, c'est une merveilleuse occasion de rapprocher les membres de l'Association au quotidien magique du campo et de partager les faenas du Mayoral.

Pour s'inscrire, contacter Sylvie au mail suivant : algarra.sylvie.puce@hotmail.fr

Photo d'Isma Sánchez.
http://laesenciadeltoro.blogspot.com.es

JEUDI 12 NOVEMBRE


20H00 TRADITIONNEL MATCH DE FOOT ENTRE GERENA ET TORRITO/AFICION



VENDREDI 13 NOVEMBRE 


A PARTIR DE 8H00 FERRADE DE 50 VEAUX

CAPEA POUR LES "TOREROS FRUSTRÉS"

APÉRITIF

DÉJEUNER “COCIDO”

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION

TARIF : 40 €



SAMEDI 14 NOVEMBRE


A PARTIR DE 9H00, MESSE DANS LES JARDINS DU CORTIJO EN HOMMAGE À JOSÉ-LUIS DE SAMANIEGO POUR LA COMMÉMORATION DE SON DÉCÈS

DÉCOUVERTE D’UN AZULEJO DANS LE PATIO DU CORTIJO EN SON HONNEUR

PETIT-DÉJEUNER

VISITE DE LA GANADERÍA EN REMORQUES. LOTS DE NOVILLOS ET TAUREAUX POUR 2016 (CERTAINEMENT POUR LA FRANCE)

TIENTA DE VACHES
RE-TIENTA DU TULIO DE VERGÈZE
LIDIA D’UN SEMENTAL DE 6 ANS

DÉCOUVERTE DE L’HACIENDA SAN FELIPE
VERRE DE L’AMITIÉ OFFERT PAR TORRITO AFICIÓN

DÉJEUNER À LA CERCA DE LOS TOREROS À GERENA


TARIF : 40 €
TARIF SPÉCIAL : 75 € POUR LES DEUX JOURNÉES POUR LES MEMBRES

mercredi 28 octobre 2015

Torrito au Cercle Taurin Montalbanais


Le vendredi 16 octobre, Fabrice Torrito répondait à l'invitation du Cercle Taurin Montalbanais, faisant suite à la visite du club à Mirandilla au printemps dernier, 


Charles Dellasiega présente Fabrice Torrito
Un grand coup de chapeau à cette dynamique association et à son Président Charles Dellasiega. 120 membres, 50 participants à cette soirée (malgré un match de rugby de l'équipe locale à la même heure ...), une tertulia chaque mois, des voyages dans les terres d'élevage et dans les arènes de la planète des "toros". Et tout ça à Montauban, ville sans arènes!

Le mayoral présente son livre Luminoso pour
expliquer aux enfants les valeurs de la corrida
Augmentant sa collection de maillots sportifs,
Fabrice reçoit du vétérinaire taurin Thierry Faget

la tunique de l'équipe de rugby de Montauban, 
signée par les joueurs.
Aujourd'hui en 2º division, l'objectif est de vivre à nouveau
le titre de champion de France de 1967!

lundi 26 octobre 2015

Compte rendu du Congrés de la FSTF à Nailloux


Texte intégral sur le site de la Fédération : www.torofstf.com

Fabrice Torrito reçoit la médaille d'honneur de l'Afición
de la Fédération des Sociétés Taurines de France


Éleveurs de bravos et aficionados se rencontrent
au 99e congrès de la FSTF à Nailloux
Le débat du samedi 17 octobre avait pour thème : “Éleveurs de bravos et aficionados, un dialogue essentiel !”
Cette thématique a conduit les aficionados à poser une nouvelle fois deux lancinantes questions :
  • Pourquoi les éleveurs fabriquent-ils des taureaux qui correspondent rarement à nos attentes?
  • Pourquoi l’intégrité physique de l’animal apparaissant dans l’arène n’est-elle pas toujours irréprochable ?

Étaient invités à en débattre : Antonio Purroy professeur, à l'Université publique de Navarre,José Ignacio Sánchez, Directeur de l’école taurine de Salamanque, intervenant ici en qualité de représentant de la ganaderia Pedraza de Yeltes, Fabrice Torrito, mayoral de la ganaderia Marqués de Albaserrada, le Dr Gérard Bourdeau Président de l’Association Française des Vétérinaires Taurins, Stéphane Fernandez Meca, Matador de toros, Hubert Compan, Docteur vétérinaire, nutritionniste et chercheur.


Le professeur Antonio Purroy était chargé d’introduire le sujet par un petit exposé liminaire résumé ci-après :
Il y a 250 000 ans, la migration des premier aurochs asiatiques vers l’Europe conduisait au Bos primigenius dont procédent les sept races fondatrices de nos toros actuels.
Rappel des traditionnelles méthodes de sélection qui façonnent les élevages :
  • Sélection sur performance (tienta des vaches),
  • Sélection sur ascendance, en s’appuyant sur les qualités des ascendants,
  • Sélection sur descendance, par le constat des qualités des descendants, méthode la plus précise mais longue à mettre en œuvre car il faut plusieurs années pour juger sur un nombre suffisant de produits.
À grands traits, il plante ensuite le décor de ces vastes dehesas, merveilleux écosystèmes constitués de pâtures en sous-bois clairsemés de chênes verts et de chênes liège. La dehesaoccupe neuf millions d’hectares dans la péninsule, dont 400 000 réservées à l’élevage du toro bravo. Au cours du temps, le nombre des élevages a augmenté tandis que diminuaient les surfaces mises à leur disposition. Il y a cent ans, il y avait, en moyenne, 0,2 animaux par hectares, qui se nourrissaient de leur seule pâture et connaissaient un taux de fertilité de 30%, alors qu’aujourd’hui nous avons 2 animaux par hectare, ce qui impose un apport d’aliments composés et donne un taux de fertilité supérieure à 80%.
Après avoir évoqué le dialogue de l’éleveur et du taureau qui s’articule entre la sélection et la conduite du troupeau, il aborde celui de l’éleveur avec les aficionados et les autres parties prenantes. Ici, le professeur fait malicieusement remarquer que les aficionados situés selon des latitudes différentes ne manifestent pas tout à fait les mêmes attentes, les sévillans sont friands de taureaux artistes, tandis qu’à Pampelune, le taureau fort, rude et combatif est préféré, un peu comme à Vic ou à Céret. Où situer un raisonnable compromis ? Entre les deux, à Madrid ?
Il est confiant dans l’avenir de la tauromachie qui a connu des époques encore plus difficiles que l’actuelle. Une condition de cet avenir est qu’il subsite toujours une minorité militante d’aficionados qui exige le toro authentique et la corrida éthique.


La poursuite du débat est modérée par Dominique Valmary, Président de la FSTF, tandis que le Secrétaire, Jean-François Coste, se charge des traductions quand c'est nécessaire.


José Ignacio Sánchez répond aux questions qui lui sont posées, en expliquant avec enthousiasme et totale franchise comment les propriétaires, Ignacio et Luis Uranga, et lui-même, ont défini les objectifs à atteindre dès la création de l’élevage en 2004 – 2006.
Ils se sont fixés d’obtenir des taureaux possédant un beau gabarit, de belles cornes, de la force, de la caste, capables de bien se comporter dans les trois tiers. Pour cela il fallait puiser dans un élevage doté d’un large et riche capital génétique, celui de “El Pilar”, à base de J P Domecq, pur Conde de la Corte, possédait ce patrimoine génétique. Ainsi, par un hasard opportun ou plus ou moins consciemment dirigé, une fructification de ce qu’avait créé dans les années 1970 laganadera María Fonseca, dans ce même endroit de Pedraza de Yeltes, y reprenait racine.
En trois ans, 2004, 2005 et 2006, les Uranga ont acheté à Moises Fraile 160 vaches, non “tientées” au préalable, au prix de 3000 euros pièce. Ils lui achetèrent aussi 3 étalons dont un seul, Venicero, se révéla très satisfaisant. Les deux autres, bons au cheval, trop insuffisants à la muleta, ont été éliminés. Les piques restent cependant un critère primordial. Il fallait sélectionner d’autres étalons plus complets. La vache 53, Deslumbrera, fille de Venicero donna un veau, Deslumbrero, qui, “tienté” comme étalon, prit 27 piques poussant sur la première durant 2 min 30. Il eut un frère, n° 2, qui est aussi un excellent étalon. Aujourd’hui, l’élevage compte 190 vaches et 11 étalons.
Interrogé sur le taurodrome, José Ignacio Sánchez élargit le propos en indiquant que le maniement de l’élevage, suivi vétérinaire, alimentation, pose de fundas, préparation physique, compte autant que la sélection pour obtenir des taureaux forts et se comportant comme souhaité. Pour ce qui est du taurodrome, les taureaux sont amenés à courir une fois par semaine, durant l’année qui précède leur embarquement pour l’arène, sur une piste longue de 3 km recouverte de sable. Les nombreuses bagarres auxquelles se livrent ces taureaux au campo participent aussi au développement de leurs masses musculaires.
Répondant à une question sur l’avenir de Pedraza de Yeltes, Joé Ignacio indique que l’objectif est d’atteindre un effectif de 220 vaches pour disposer de cinq à six corridas et de deux à trois novilladas par an.


Fabrice Torrito s’applique à améliorer le bétail de l’élevage “Marqués de Albaserrada” et à retrouver les qualités qu’il possédait dans les années 60. Il cherche à rafraichir par du Pedrajas.
À une question portant sur les pressions exercées par les figuras et les empresas pour qu’ils produisent des “taureaux artistes”, il répond  que c’est très courant et que beaucoup d’éleveurs se laissent aller à édulcorer leur bétail pour continuer à le vendre et ne pas péricliter.
Dans le même esprit, il confirme qu’ils doivent résister à ceux qui conditionnent leur achat à la pratique de manipulations portant atteinte à l’intégrité des animaux. Pour sa part, il s’y refuse absolument.


Le Dr Bourdeau explique comment, en France, les vétérinaires taurins prélèvent systématiquement à fin d’analyses des cornes sur les taureaux combattus dans les arènes de première et deuxième catégorie. Résultat, au terme d’une dizaine d’années de contrôles, la longueur moyenne des cornes des taureaux présentés dans ces arènes a progressée.
La question des fourreaux (fundas) intervient. C’est une question polémique qui ne sera pas longuement débattue. José Ignacio les utilise et s’en trouve bien, Fabrice ne les utilise pas et s’en trouve bien. Le Dr Bourdeau recommande de veiller à ne pas traumatiser l’animal lors des opérations de pose et de dépose. Ces opérations doivent être rapides et indolores, ne pas nécessiter l’usage de tranquillisants.

Stéphane Fernandez Meca, interrogé sur sa prédilection pour les taureaux de Victorino Martín, se souvient de cette corrida de septembre 1996 à Arles où il les a combattus pour la première fois. C’était le début d’une belle histoire qui le consacrait comme un excellent lidiador. Très simplement, il explique qu’il a accueilli le succès avec pragmatisme et qu’il a gardé la tête froide. À partir de là, cependant, il n’a plus servi de bouche-trou dans des carteles mais, au contraire, descarteles se sont constitués autour de lui.
Comment lui est venu le goût de soigner les mises en suerteau premiers tiers et d’y faire briller les taureaux ? C’est qu’il est aficionado et aime la phase des piques. Dès qu’il a acquis une certaine autorité, il l’a utilisée à bien montrer ce tercio en dépit de la réprobation des collègues et aussi des picadors à qui un nombre minimum de piques et même la pique unique convenaient très bien. Il souligne qu’Alain Bonijol a participé au renouveau de ce premier tiers par la qualité de ses chevaux. Il n’oublie pas l’apport de Gabin Rehabi qui a débuté dans sa cuadrilla.
Il se déclare solidaire des aficionados qui réclament de bons taureaux intègres. Il dit constater une évolution scélérate qui, si elle n’est pas stoppée, détruira notre fiesta. Il exhorte à ne pas abandonner le combat.

Le Dr Hubert Compan apprécie, lui aussi, le premier tiers, il est l’auteur de l'aphorisme : “La corrida commence au premier tiers”. Pourtant, il constate que trop souvent les taureaux sont abimés par des piques impactées dans le dos ou dans l’épaule, aggravées de cariocas et de “mete y saca”. Il faut demander avec insistance des piques portées dans la partie arrière dumorrillo et plus brèves.
Il a participé aux études sur les fibres musculaires des taureaux de combat conduites conjointement par l’Association  Française des Vétérinaires Taurins et l’INRA, études qui ont permis de mettre au point des compositions alimentaires favorisant un meilleur rendement de ces fibres musculaires.
Il revient sur le fait, déjà exposé par José Ignacio Sánchez, que sélection et conduite de l’élevage comptent à parts égales. De cette conduite de l’élevage, font parties, prophylaxie, surveillance sanitaire, nutrition, exercice (taurodrome) …
Il insiste sur l’importance de l’alimentation qui doit être parfaitement équilibrée, enrichie en antioxydants et glycoformateurs durant la phase de préparation, distribuée par des machines mélangeuses performantes afin que le bétail ne puisse, par gourmandise, sélectionner le gras au détriment de la cellulose (coût d’une telle machine 30 000 euros).
Enfin, le Dr Compan a expliqué pourquoi il considère les taureaux de l’encaste J P Domecq comme les plus complets et les plus prometteurs. Ce point de vue original et tout à fait respectable ne manqua pas de provoquer surprises et remous dans l’assistance.

Les échanges entre cette assistance et les intervenants furent nombreux, riches et animés.

Le Professeur Purroy fut chargé de conclure le débat.
Il le fit en remarquant qu’il avait été de grande qualité, même s’il était bien difficile de répondre de manière satisfaisante à toutes les questions qu’il soulevait. Il dit qu’il ne fallait pas laisser disparaître le matériel génétique représenté par les encastes minoritaires mais qu’il était aussi à considérer que 99 pour 100 du bétail brave actuel descendait du tronc commun Vistahermosa et que le nom de l’élevage était toujours plus important que le nom de l’encaste, Pedraza de Yeltes en étant un bel exemple. Il est des éleveurs, eux aussi aficionados, qui s’attachent à produire de véritables toros bravos.
Il revint, pour finir, sur ce qui avait constitué une sorte de leitmotiv tout au long du débat : Les aficionados, même minoritaires parmi tous ceux qui remplissent les arènes, doivent ne pas cesser de réclamer un taureau idéal et intègre. Ainsi ils défendent la corrida et obtiennent que de bons élevages continuent à ressurgir de temps à autre.



FIN
À Nailloux,  le 17 octobre 2015