mardi 15 septembre 2015

Aller courir à Ampuero


"Première novillada piquée en Espagne de l'ère totalement Albaserrada/Torrito en pays navarrais, un mardi de septembre. Depuis le mois d'août, sans trop nous en parler mutuellement, Gilles et moi étions intéressés par l'évènement. Oui, un évènement pour nous, puisqu'il s'agissait de voir à l'œuvre des toros que nous avions marqués*. Qui sait ? Peut-être même était-ce l'un de ceux auquel nous avions mis la "boucle d'oreille" dès sa naissance, sur le campo, avec Fabrice.


Le lot de novillos dans les corrals.
(l'animal couché n'est pas un Albaserrada)
Quel bonheur de voir des pointes ...
N'y tenant plus, en une fin d'après-midi nous décidons d'y aller voir. Malgré une saison encore bien chargée, nous abandonnons les jeunes à l'Auberge, et décidons de partir le dimanche après le service. Ce qui fait dire à ma mère, "mais qu'est-ce que vous allez courir à Ampuero ?".
Mais justement, le fait qu'en plus de la novillada, ce village propose un encierro.


Ambiance dans les rues.
Bandas et peñas.
Un vrai de vrai, avec les novillos de l'après-midi. Comme à Pampelune : les mêmes coureurs de blanc et rouge vêtus, les mêmes pañuelos rouges autour des cous de la foule,  la même ferveur, la même attente durant des heures pour voir passer des toros durant quelques secondes, le même silence qui se fait après le départ des bombes, le même bruit des coureurs et des sabots sur la rue, la même odeur de propre depuis peu le matin ... mais en plus petit. A la taille d'un village lové au pied de la montagne. 


La rue principale bondée.
Mieux vaut se placer vers 10h30 pour l'encierro de midi.
Ah oui, car à la différence du matinal encierro de Pampelune,
celui d'Ampuero se déroule au zénith. Ce qui laisse le temps de
danser le soir sur la place du village
(avec chanteurs en live) et de dormir un peu le matin!

Le circuit est bien un peu déroutant, car partis des arènes (mêmes dimensions que celles d'Alès) les toros arrivant au bout de la rue principale, repartent en sens inverse pour revenir dans les corrals. Mais finalement, au moins a-t-on le plaisir de voir passer deux fois les toros et les coureurs. Autre grosse différence avec Pamplona, c'est qu'il n'y a qu'une barrière et que le public reste perché sur le sommet sans se faire virer par la police. Mais si l'on veut une place idéale pour faire des photos, mieux vaut arriver bien à l'avance.


Départ et arrivée du parcours
de l'encierro
Moi je n'ai pas pu en faire une bonne, car seule ma bouille a pu émerger du magma. Je me suis installée trop tard, car auparavant, nous avions eu la chance de participer avec Fabrice aux opérations de préparation de l'encierro.


Le monument à l'encierro.
Ampuero, un village encore très rural où
l'attrait du toro-toro (plus que du toreo) est très ancré

Pas de regrets. Les corrales, les vachers (venus pour trois d'entre eux de Pampelune, des pros), puis après l'encierro, le sorteo, la mise en cage avec un jeune directeur qui n'hésite pas à tomber la veste et à manipuler les portes. Une empresa qui a eu le courage de programmer des toros dont désormais tout le mundillo sait qu'ils sont en pointe.


Fabrice Torrito en discussion avec Miguel Reta,
le pastor de Pamplona et ganadero
de "Alba Reta" de caste navarraise
Et que cela plaise ou non à l'entourage des novilleros, le fait de couper une oreille face à un Albaserrada a plus de poids que face à un autre élevage trafiqué.
Bon, évidemment, la lidia demande plus que ce que nous avons vu, mais les toros, eux, n'ont pas démérité. Et, un peu comme notre mayoral et sa marquise qui avait fait le déplacement, nous avons été fiers de ne pas voir tomber les pensionnaires de Mirandilla, malgré une volonté imbécile de les massacrer à la pique, pour ne pas en donner une seconde (carioca, vrille).


Maruchi la ganadera, avec son Mayoral
et Marco Antonio Gómez qui a toréé la
corrida de Saltillo (Moreno Silva)
â Madrid dimanche
Un grand moment pour nous, complété par l'ambiance village d'Ampuero, ses contacts rapides et joyeux avec les habitants fiers d'avoir participé jadis à la construction et au financement de La Pinta (l'un des vaisseaux de Christophe Colomb), le cadre imposant, la cuisine entre mer (à 40 kms) et montagne ... bref on s'est régalés.

Les vastes arènes
de la Nogalera

Alors, si l'envie de courir un encierro vous titille, ce village peut être un début, ou un entraînement parfait. Courir devant des cornus reste tout aussi dangereux, mais au moins y a t-il moins de coureurs, tous très respectueux des toros. Ce qui amenuise considérablement le risque de s‘embroncher sur un autre participant.


Hommage aux deux
coureurs tués en 2004
Alors, croyez nous, allez courir à Ampuero !!!

* Une membre des Amis de Pablo Romero qui avait acheté une escoussure d'Albaserrada avec certificat de naissance a constaté, comme elle l'a dit avec enthousiasme "dans les quatre exemplaires lidiés, il y a LE MIEN !!"

Arlette et Gilles (Nîmes)

(Photos Arlette et Fabrice)

2 commentaires:

  1. Merci et Bravo Arlette pour cet article digne de la plume d'une "periodista taurina" expérimentée. Pour les malheureux Socios de Torrito Aficion absents, tu nous as fait vivre ta passion et notre fierté d'être les supporTEURS inconditionnels de Fabrice et ALBASSERADA qui n'en doutons pas, cueilleront bientôt les fruits de leur travail, patience et passion.
    Si je peux me permettre tu devrais soumettre tes lignes à la rédaction de MIDI LIBRE parfois en mal de copie et qui valoriseraient les racines de notre Mayoral préféré.
    A très bientôt j'espère (peut-être en Novembre..) un Abrazo A TODOS.
    PS: des novilleros très prometteurs vus cette année durant la FERIA de agosto à la MALAGUETA dont une présentée et commentée par E. PONCE en direct sur le sable aux côtés des futurs diestros. (de plus entrée gratuite pour les cinq courses présentées. Merci à l'Ayuntamiento.)
    Nous attendons tous avec impatience photos et critique de la novillada et Impressions de Fabrice.
    SUERTE ARLETTE.

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  2. Merci pour ce superbe reportage photos en terre navaraise.

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